Caractéristiques techniques
d’un puits canadien 

ou puits provençal

Il n’existe actuellement pas de norme pour les installations, ni d’avis technique pour le matériel. Vous trouverez cependant ci-dessous quelques caractéristiques techniques d’ordre général.

L’entrée d’air

L’entrée d’air du puits est abritée des intempéries (pluie, neige) et protégée par un grillage des feuilles mortes, des rongeurs et des insectes. La filtration de l’air est faite en aval par le biais d’un filtre, mais il est utile d’en ajouter un en amont afin d’éviter l’encrassement du tuyau. Il est également important de positionner la prise d’air extérieure à un endroit non pollué par les gaz d’échappement, et autres rejets divers.

La canalisation

Le diamètre est déterminé par le débit d’air nécessaire pour le logement, il est généralement compris entre 160 et 250 mm. Le débit en hiver est compris entre 0,5 et 0,7 vol/h et 1 à 2 vol/h en été.  Un débit d’air trop important diminue l’efficacité du puits.

Les tuyaux peuvent être en matériaux plastiques, métalliques, en béton ou en grès. Le seul impératif est qu’ils doivent résister à la pression de la terre qui va les recouvrir, et qu’ils soient totalement étanches grâce à des joints profilés et non de la colle (qui dégage des composés organiques volatiles nocifs pour la santé).

 

Les matériaux utilisés

La gaine “électrique” en polyéthylène type TPC est annelée. Le tuyau doit être doublé à l’intérieur par une surface lisse pour permettre à l’eau de condensation de couler. Le béton, la terre cuite et le grès ont de bonnes capacités d’échange de chaleur. Les raccords sont cependant délicats, et la mise en oeuvre onéreuse.
Le PE ou Polypropylène en rouleau est la solution la plus utilisée outre-Rhin pour réaliser des puits canadiens. Ces tuyaux ont reçu un traitement anti-statique qui en fait la solution la plus sécurisée pour ce type d’utilisation. Le PVC rigide d’assainissement pose des problèmes au niveau sanitaire : il contient beaucoup de chlore et des additifs qui se dégagent en présence de lumière et de chaleur, mais aussi par frottement d’air sur le matériau.

 

Le radon

Le radon est un gaz radioactif d’origine naturelle qui provient de la dégradation de l’uranium et du radium présents dans la croûte terrestre. À partir du sol et de l’eau, le radon diffuse dans l’air et se trouve, par effet de confinement, à des concentrations plus élevées à l’intérieur des bâtiments qu’à l’extérieur. Les descendants solides du radon sont alors inhalés avec l’air respiré et se déposent dans les poumons, pouvant engendrer des cancers. Le radon constitue la part la plus importante de l’exposition aux rayonnements naturels reçus par l’homme.

Vous pouvez obtenir des renseignement sur les risque de radon à une échelle locale auprès de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d’Information  Indépendantes sur la Radioactivité) 04 75 41 82 50. La présence radon n’exclut pas l’installation d’un puits, mais sa mise en œuvre devra intégrer un renforcement de son étanchéité, et du matériel adapté.

Longueur et profondeur

Il faut compter 25 m au minimum pour une bonne efficacité. La profondeur idéale est de 1 m si on cherche uniquement à optimiser le fonctionnement en rafraichissement. En revanche, pour le préchauffage de l’air, il est nécessaire d’enterrer les tuyaux à une profondeur de 1,5 à 2 m.

Condensats

En été, l’air condense la vapeur d’eau en se refroidissant dans les tuyaux. Cette condensation peut poser des problèmes de fonctionnement, et engendrer des problèmes sanitaires (prolifération bactérienne). Des mesures sont donc à prendre pour éviter ces phénomènes :

– Créer une pente de 2 % dans le sens d’écoulement de l’air
Elle permet aux condensats de circuler jusqu’au point bas, duquel on pourra facilement les traiter. Lors du terrassement, il convient de faire attention à la constance de cette pente et de prévoir une conduite lisse sur sa paroi intérieure pour éviter la stagnation d’eau.

– Infiltration ou récupération ?
Si la maison possède un sous-sol, la récupération des condensats se fait dans celui-ci, et il est possible de nettoyer et rejeter les condensats dans les eaux pluviales. Dans le cas d’une maison sans sous-sol, le point le plus bas se trouve avant la maison et il convient donc de réaliser une infiltration accompagnée d’un regard de visite pour l’entretien.

Le ventilateur

Le ventilateur du puits ou le ventilateur de la ventilation mécanique contrôlée (simple flux ou double flux), doit pouvoir supporter la perte de charge d’un puits canadien. Pour des raisons acoustiques, il est préférable que les ventilateurs soient intégrés à un caisson insonorisé et positionnés dans des pièces techniques.

Si on souhaite faire du rafraichissement, les conduits de ventilation doivent être surdimensionnés pour fonctionner à débit important.

Entretien

Il convient de réaliser un traitement microbien au sel d’argent, et un remplacement des filtres d’entrées d’air une à deux fois par an, ainsi qu’un contrôle général régulier de l’installation.

Et le puits canadien à eau glycolée ?

Un conduit d’environ 100 mètres contenant de l’eau glycolée est enterré dans le sol à une profondeur comprise entre 50 cm et 2 m. L’intérêt de ce système est qu’il permet de s’affranchir des problème sanitaires (pas d’évacuation des condensats, ni de souci d’étanchéités à gérer).

En revanche, il semble à première vue moins rentable qu’un puits à air dans la mesure où une consommation électrique supplémentaire est nécessaire (pour la pompe du circulateur). Cette solution est à privilégier sur les sols défavorables aux puits classiques : sols rocheux, ou avec une nappe phréatique peu profonde, présence de radon.

Puits canadien et VMC

Pour plus de précisions sur les différents systèmes de ventilation,
vous pouvez consulter le guide de l’ADEME ” La ventilation “.

Les étoiles ci-dessous sont indicatives
et elles ne tiennent pas compte de la rigueur climatique
et de la conception de votre maison.

VMC simple flux

Avec chauffage convectif
radiateurs ou convecteurs

Avec chauffage radiant
plancher chauffant ou radiateurs basse température

VMC double flux

Avec chauffage convectif
radiateurs ou convecteurs

Avec chauffage radiant
plancher chauffant ou radiateurs basse température